La demande d’aide pour un homme ayant des comportements violents en contexte conjugal et familial
Voici la réalité : dans près de 90 % des cas, la demande d’aide des hommes pour leurs agirs violents en contexte conjugal passe par une forme de contrainte. Que ce soit par le biais de la demande insistante de la conjointe ou par l’ordonnance formelle du système judiciaire, l’incitatif premier est d’éviter la conséquence négative (désapprobation de l’entourage, séparation, conséquences judiciaires). Bref, c’est une motivation extérieure qui conduit l’homme à s’asseoir dans le siège du client. « Quelqu’un veut que vous changiez ». Ceci étant dit, rien n’est perdu. Tout homme qui s’approprie sa démarche et s’y engage sérieusement peut s’améliorer.
Deux dimensions (qui sont interreliées) expliquent la difficulté de la demande d’aide : les caractéristiques de la masculinité et la lecture que l’on fait du problème.
La première implique la socialisation des hommes. Bien que celle-ci tende à s’éloigner des stéréotypes traditionnels dans la société d’aujourd’hui, la valorisation de l’identité masculine est toujours fortement conditionnée par des attributs de force et d’invulnérabilité émotionnelle. Pour certains hommes, la croyance qu’il est légitime d’utiliser la violence pour parvenir à ses fins est bien ancrée. Et encore et toujours, la socialisation et les rôles masculins ne favorisent pas l’expression des sentiments et le contact avec la vie personnelle intérieure, mais impliquent plutôt la compétence, le succès, la réalisation de soi, la confiance en soi, l’agressivité, l’audace et la témérité. Être un homme, un vrai, c’est réussir et demander de l’aide est contraire aux codes en vigueur, c’est admettre son impuissance, son échec. Reconnaître qu’on se sent triste ou déprimé parce qu’on a un problème, c’est honteux, c’est être faible : il ne saurait en être question! Ceci aide à expliquer, du moins en partie, pourquoi l’homme cherche à garder le contrôle jusqu’à la crise.
La seconde concerne la perception du problème. Si la cause des comportements est attribuée à des facteurs externes et que l’homme s’estime victime des circonstances, il ne se considère sans doute pas violent et par conséquent, ne demande pas d’aide. De plus, au-delà des gestes à proprement parler, il y a la question de l’intention qu’ils recèlent, de l’objectif visé, à savoir la prise de contrôle sur l’autre. Lorsqu’on parle de violence, on veut dire tout geste, parole ou attitude visant à assujettir l’autre à nos besoins ou désirs. Ce sont des comportements qui contraignent, qui permettent d’imposer notre volonté. Cette violence a donc pour fonction le contrôle et s’exprime à travers 5 formes : économique, sexuelle, verbale, physique, psychologique/sociale.
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