Mise en contexte
« Oui, mais je ne l’ai pas forcéE… Dans le fond, je ne l’ai pas violéE… J’ai seulement eu une faiblesse… Ce n’est pas si grave…Elle m’a provoqué…». Vous vous reconnaissez dans ces phrases? Peut-être les avez-vous déjà dites ou pensées? Mais au fond de vous-même, vous savez que vous avez posé des gestes sexuels inadéquats envers une ou des personnes. Il est possible que vous ressentiez actuellement des émotions intenses, telles que la culpabilité, la honte et la gêne. Il est probable aussi que vous ayez de la difficulté à assumer les gestes que vous avez posés et que vous ne sachiez pas quoi faire. Parler et aller chercher de l’aide pourrait être une façon pour vous d’estomper vos émotions. Des gens pourraient vous aider à mieux comprendre ce qui s’est passé pour ainsi mettre en place des stratégies qui feraient en sorte que vous ne reposiez plus ces gestes.
Dans cette section, vous pourrez trouver des informations qui vous permettront d’évaluer si vous avez posé un geste d’agression sexuelle et, si tel est le cas, de mieux comprendre ce qui s’est passé. Vous pourrez aussi trouver les coordonnées de ressources spécialisées vers lesquelles vous pouvez vous tourner pour vous aider à vous sortir de cette situation difficile.
Définitions
Poser un geste ayant une connotation sexuelle sans avoir le consentement de l’autre personne est illégal au Québec. Que cette personne soit une connaissance (conjointE, amiE, membre de la famille, etc.) ou une étrangère, il est considéré qu’une agression sexuelle est un geste ayant une connotation sexuelle et qui a été posé sans avoir le consentement de la personne.
Voici une liste non exhaustive des gestes qui sont considérés comme une agression sexuelle, s’ils ont été posés sans le consentement de l’autre personne :
- Baisers à caractère sexuel ;
- Attouchements : seins, cuisses, fesses, pénis, vulve, anus ;
- Masturbation de la personne par l’agresseur et vice-versa ;
- Contact oral-génital :
- fellation : intromission du pénis de l’agresseur dans la bouche de la victime ou du pénis de la victime dans la bouche de l’agresseur.
- cunnilingus : contact, avec la bouche, des organes génitaux de la fille ou de la femme ;
- Pénétration : pénétration vaginale par le pénis, sodomie, pénétration de l’anus ou du vagin avec les doigts ou avec des objets ;
- Harcèlement sexuel : toutes formes d’attentions ou d’avances non désirées à connotation sexuelle qui provoquent l’inconfort, la crainte et menacent le bien-être d’une personne. Cette forme d’agression sexuelle peut comprendre les regards insistants, les paroles, les gestes, les attouchements, les menaces, les propositions, les blagues et l’affichage de matériel pornographique ;
- Exhibitionnisme : terme qui décrit le comportement d’une personne qui montre ses parties génitales en public ;
- Frotteurisme : terme qui décrit le comportement d’un individu qui recherche le contact physique avec des personnes non consentantes, dans des endroits publics. Par exemple, c’est tenter de frotter ses organes sexuels sur des inconnus dans le métro;
- Voyeurisme : terme qui décrit une tendance ou un comportement «voyeuriste», c’est-à-dire basé sur l’attirance à observer l’intimité ou la nudité d’une personne ou d’un groupe de personnes;
- Visionnement, téléchargement, distribution ou production de matériel pornographique juvénile : « toute représentation, par quelque moyen que ce soit, d’un enfant s’adonnant à des activités sexuelles explicites, réelles ou simulées, ou toute représentation des organes sexuels d’un enfant, à des fins principalement sexuelles »1
Légende & sources
1) Élément de la définition ne se trouvant pas dans la définition du MSSS, mais étant défini par l'Organisation des Nations UniesLa notion de consentement libre et éclairé
La notion du « consentement libre et éclairé » est centrale pour déterminer si un geste d’agression sexuelle a été commis. « Ne pas dire non » n’est pas considéré comme un consentement. Il vous appartient de vous assurer du consentement de la personne avant de poser des gestes à connotation sexuelle. De plus, il ne suffit pas que la personne vous ait donné son accord : les trois éléments de l’expression « consentement » « libre » et « éclairé » doivent être présents et pris en considération pour qu’il y ait réellement eu un consentement. Dans le cas contraire, il s’agit d’une agression sexuelle. Voici un tableau qui pourra vous aider à comprendre les éléments auxquels font appel le consentement libre et éclairé :
Le CONSENTEMENT LIBRE et ÉCLAIRÉ c’est : | ||
CONSENTEMENT | LIBRE | ÉCLAIRÉ |
ÊTRE CONSENTANT, C’EST …
|
LA LIBERTÉ, CE N’EST PAS…
|
VOIR CLAIR, C’EST …
|
Statistiques
- Les taux de récidive sexuelle suite à une première arrestation sont de : 1
- 4,1% après 1 an
- 6,0 % après 2 ans
- 7,7 % après 3 ans
- 8,0 % après 4 ans
- Selon une étude de Hanson (2002), il y aurait une réduction du risque de récidive (deux fois moins) pour les personnes ayant complété une thérapie en comparaison d'avec celles qui ne l’ont pas fait. 2
Légende & sources
- 1) Hanson, R.K., Gordon, A., Harris, A.J.R., Marques, J. K., Murphy, W., Quinsey, V.L. et Seto, M.C. « First report of the Collaborative Outcome Data Project on the Effectiveness of Psychological Treatment for Sexual Offenders », Sexual Abuse : A Journal of Research and Treatment, vol. 14, no 2, 2002, pp. 169-194.
- 2) Ibid.
Saviez-vous que…?
Un seul geste d’agression sexuelle est un geste de trop.
Vous justifier, minimiser la situation ou nier les événements ne vous aidera en rien.
Reconnaître et prendre la responsabilité de vos gestes sont des signes de courage.
Une personne qui complète un traitement spécialisé en délinquance sexuelle présentera un risque de récidive plus faible qu’une personne qui refuse de suivre une thérapie.
Il est préférable d’attendre que la personne que vous avez agressée fasse les premiers pas avant de vous excuser.
Comportements aidants et comportements nuisibles
Voici une liste non exhaustive de comportements et d’attitudes qui pourraient vous aider ou vous nuire dans votre cheminement thérapeutique.
- Reconnaître les gestes et faits et en prendre l’entière responsabilité;
- Trouver de l’aide professionnelle auprès d’une ressource spécialisée (entamer un processus thérapeutique);
- Être transparent et honnête : ce sont deux composantes essentielles au changement.
- Nier les gestes posés
- Justifier vos comportements d’agression sexuelle (mécanismes de défense)
- « Pas aussi grave que ça. »;
- « Elle (victime) n’a pas dit non, c’est correct. »
- « Je ne l’ai pas pénétréE, c’est moins pire. »
- Blâmer la victime
- « Elle a initié. »
- « Elle voulait. »
- « Elle aurait dû dire non. »
- Projeter une part du blâme sur des facteurs externes
- « Pas de ma faute, j’avais bu. »
- « Je prenais des médicaments. »
- « Ma conjointe était sexuellement froide et pas affectueuse. »
Je veux trouver de l’aide
Il existe plusieurs endroits où vous pouvez trouver de l’aide pour vous sortir de cette situation difficile. À l’intérieur de ces centres, il y a des professionnels spécialisés en délinquance sexuelle qui sauront vous écouter, vous guider et vous aider à y voir plus clair. D'autres ressources sont disponibles, à Laval et ailleurs au Québec. Bonne chance dans vos démarches!
CIDS (Centre d’intervention à la délinquance sexuelle)
Laval
Tél. : 450-967-3941
Tél. : 450-967-7023
Telec : 450-967-7845
Courriel :
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Groupe Amorce
Montréal
Tél. : 514-355-8064
Tél. : 514-355-9511
Courriel :
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Parents-Unis
Repentigny
Tél. : (450) 755-6755
Tél. : 1 800 229-1152 poste 2923
Telec. : (450) 755-1773
Courriel :
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CETAS (Centre d’entraide et de traitement des agressions sexuelles)
St-Jérôme
Tél. : 450-431-6400
Centre d’intervention en violence et agression sexuelle de la Montérégie
Saint-Hubert
Tél. : 450 656-6524
Courriel :
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L’Association des sexologues du Québec
Tél. : 514.270.9289
L’Ordre des psychologues du Québec
1.800.363.2644
L’Ordre professionnel des travailleurs sociaux du Québec
1.888.731.9420